Le nouveau visage de la restauration en entreprise 

 

L’expression « métro, boulot, dodo » mériterait une petite mise à jour ! Avec l’évolution des modes de vie et la pandémie de COVID-19, notre quotidien professionnel a profondément été bouleversé. Ces changements ont naturellement impacté le secteur de la restauration d’entreprise, qui a dû s’adapter aux nouvelles exigences des consommateurs. Comment ? Découvrons-le ensemble ! 

Un quotidien professionnel chamboulé 

Le bien-être au travail au cœur des préoccupations 

La notion d’épanouissement au travail englobe la qualité de la santé physique et mentale. D’après l’INRS (Institut National de Recherche et de Sécurité), 48 % des salariés pensent que l’espace de travail joue un rôle majeur dans leur bien-être au quotidien. Et les entreprises ont bien compris l’intérêt de s’en préoccuper ! Pour cause, un salarié heureux serait : 

  • plus productif à 31 %, 
  • plus créatif à 55 %, 
  • 9 fois plus loyal, 
  • 6 fois moins absent. 

Plus qu’un simple moment, la pause repas est une institution – en particulier pour les salariés français – c’est un temps fort de la journée et une véritable source de bien-être à privilégier. 


Le boom du télétravail
 

Pour corser le défi que représente l’objectif « bien-être au travail », la pandémie de COVID-19 et les confinements successifs ont largement favorisé le télétravail dans de nombreux secteurs. Les entreprises ont ainsi dû remanier le quotidien de leurs équipes et repenser leurs méthodes de fonctionnement. 

La normalisation du télétravail répond en fait à plusieurs enjeux : 

  • L’entreprise limite les déplacements des salariés dans le cadre d’une démarche écologique.  
  • L’employeur et les employés font des économies ( frais de transport, mobilisation des locaux, consommation d’énergie…).  
  • Le télétravail permet à chaque collaborateur de travailler dans de bonnes conditions, aussi subjectives soient-elles.  

Une étude réalisée par Nicholson Search & Selection, en juillet 2021, démontre que la démocratisation du télétravail est plutôt bien accueillie par les salariés. En moyenne, 48 % des collaborateurs seraient favorables à la création de nouveaux postes en 100 % télétravail. 

 

On ne badine pas avec la pause déjeuner 

En France, la pause déjeuner est un moment clé pour les salariés : c’est l’une des principales sources de bien-être au travail ! Mais le temps, l’évolution des modes de vie et l’actualité n’ont pas manqué d’impacter cette pause si sacrée à nos yeux. Les entreprises l’ont donc repensée sur le fond et la forme. 

Des pauses repas plus courtes 

Le Code du Travail fixe le temps de pause minimum à 20 minutes consécutives à partir de 6 heures de travail. Or, d’après l’enquête Ideal meal, réalisée par Edenred, les Français consacrent 45 minutes à leur pause déjeuner, soit : 

  • 30 minutes pour le repas, 
  • 15 minutes pour la détente. 

Si cette durée semble raisonnable, les Français ont perdu plus d’une heure de pause déjeuner en 40 ans. Une perte qui impacte leur santé : 

  • physique : manger trop rapidement peut engendrer une prise de poids importante ; 
  • mentale : une durée si courte ne permet pas une véritable déconnexion. 

Résultat, le collaborateur peut être moins motivé et moins performant dans son travail.  

 

Du ticket restaurant à la carte déjeuner 

L’évolution des modes de consommation s’étend au paiement des repas au moment de la pause déjeuner : l’émergence de la dématérialisation a changé le format et la consommation des chèques restaurant.  

Aujourd’hui, les entreprises sont nombreuses à privilégier la carte déjeuner, qui fonctionne comme une carte de crédit classique. Elle permet de payer des repas ou des produits alimentaires pour la préparation d’un déjeuner. Cette carte s’accompagne d’une application mobile sur laquelle on peut consulter son solde, faire opposition ou effectuer des achats (uniquement alimentaires) en ligne. 

Ce nouveau format facilite grandement le paiement des repas. Les salariés peuvent régler la somme exacte d’un produit. Pour les commerçants, l’encaissement – rendu très simple grâce à un terminal de paiement classique – est reçu sous deux à trois jours, contre cinq semaines pour le chèque restaurant. 

 

À noter 
Cette version dématérialisée du chèque restaurant est acceptée dans de nombreux restaurants, food trucks et supermarchés. Le plafond de paiement est fixé à 19 € (cette limite peut être portée à 38 € dans les restaurants, selon l’actualité). 

 

L’émergence de nouvelles tendances de restauration 

Une restauration classique au ralenti 

Le quotidien professionnel n’est pas le seul à être chamboulé par la crise sanitaire. L’effet domino des confinements successifs a été tel que le secteur de la restauration a beaucoup souffert, y compris celui de la restauration collective.  


Rappel
En France, en mars 2021, le gouvernement imposait un ratio d’un salarié pour 8 mètres carrés et le télétravail dans les secteurs où celui-ci était possible. L’impact sur la restauration commerciale (hors domicile) était donc prévisible. 


Selon une étude de NPD Group, entre janvier et juillet 2021, le chiffre d’affaires du secteur de la restauration a reculé de 45 %, et la fréquentation des établissements de 39 %. Une tendance à la baisse qui, d’après l’
étude sur l’évolution du déjeuner en entreprise des marchés français et anglais, devrait se poursuivre. Menée par François Blouin (fondateur du cabinet Food Service Vision) et Peter Backman (expert en Food service au Royaume-Uni), cette étude prédit : 

  • une baisse pour le secteur de la restauration traditionnelle (menus et plats du jour) dans les centres-villes et les quartiers d’affaires, 
  • un maintien sous le seuil de fréquentation d’avant crise sanitaire pour la restauration collective. 

Le principal responsable ? Le télétravail qui tend à se normaliser. 


L’essor de la livraison de repas en entreprise
 

Face à la baisse de fréquentation des restaurants et des bureaux, de nouveaux services ont émergé ou accéléré leur croissance. Toujours selon l’étude de François Blouin et Peter Backman, on estime que, pendant la crise sanitaire, la livraison de repas a plus que doublé. Bien que les experts prévoient un ralentissement de cette tendance, elle devrait garder des taux relativement plus élevés que lors de la période d’avant COVID-19. 

 

La cantine de demain, c’est maintenant 

Parmi les services innovants qui répondent aux nouvelles habitudes des salariés à l’heure de la pause déjeuner, on peut citer le frigo connecté et la cantine digitale. 

Focus sur le frigo connecté 

Le frigo connecté est un mode de restauration flexible et modulaire. Les salariés peuvent se servir quand ils le souhaitent et payer directement par carte bancaire ou sur leur application mobile. Certaines offres leur permettent même de commander en amont. 

La cantine digitale, qu’est-ce que c’est ? 

Concept situé à mi-chemin entre la cantine d’entreprise et la livraison de repas, la cantine digitale permet de réaliser des commandes groupées sur la base d’un même menu – comme à la cantine. La livraison est effectuée en une seule fois, et les repas sont stockés dans un espace dédié. 

Ces solutions répondent aux nouvelles exigences des salariés, et leur permettent de privilégier une alimentation saine et variée. Le petit plus ? Elles sont compatibles avec la digitalisation des tickets restaurant ! 

 

Et les employeurs ?  

Si ces solutions répondent aux besoins des salariés, elles sont aussi très avantageuses pour les employeurs :  

  • facile et rapide à mettre en place ; 
  • abordable en termes de prix ; 
  • cohérent avec une démarche RSE ; 
  • bénéfique pour la cohésion d’équipe et le lien social… 

 

Confrontés aux grandes mutations de notre quotidien professionnel, les acteurs de la restauration ont dû repenser leurs offres de repas. C’est pour s’adapter à ces nouvelles tendances que des services comme la livraison de repas en entreprise et les nouvelles offres de restauration ont émergé. Le frigo connecté semble donc promis à un bel avenir ! Affaire à suivre. 

 

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